Blow-Up!

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Benjamin Verhoeven, Somebody was trying to kill somebody else, 2014 (still). Collectie Mu.ZEE
 

L’exposition de la collection ‘Blow-Up!’ s’articule autour du grand classique éponyme de Michelangelo Antonioni et se veut donc une réflexion sur ce medium qu’est le cinéma. Le vidéaste Benjamin Verhoeven, dont le travail artistique joue un rôle central dans l’exposition et est présent dans la collection du Mu.ZEE, s’est approprié un fragment de ce film pour le revisiter. Tout comme les autres œuvres sélectionnées, la vidéo de Verhoeven s’intéresse au matériel ou au médium sur lequel elle se construit.

Le protagoniste de ‘Blow-Up’ est un photographe qui capte des images d’un couple amoureux dans un parc. Il découvre en agrandissant une de ces photos – un blow-up en anglais – un homme qui pointe un revolver sur le couple. Cette image stupéfiante en dit plus long au photographe que son œil nu. Il n’avait tout simplement pas vu l’homme au revolver au parc, mais ne l’a découvert qu’en agrandissant la photo. C’est là une métaphore de la manière dont fonctionne le cinéma comme medium. Un film naît d’une succession d’images prises sous un certain angle dans un cadrage et montées selon un rythme savamment étudié. Le regard du spectateur est dirigé et manipulé et ne voit que ce que le cinéaste veut lui raconter. L’agrandissement révèle au spectateur sa position de voyeur et c’est le fonctionnement même du cinéma qui devient le sujet. Benjamin Verhoeven a fait dans ‘Somebody was trying to kill somebody else’ (2014) une réflexion similaire en scannant une scène de Blow-Up et en la réutilisant dans une vidéo. Il créait ainsi une version fragmentée du film qui met en exergue les caractéristiques cinématographiques comme les angles de vue de la caméra et les mouvements des acteurs. Au-delà des références mentales au cinéma dans Blow-Up, Verhoeven se livre donc aussi à une analyse physique d’un film.

L’exposition ‘Blow-Up!’ montre des œuvres de divers artistes qui, à l’instar de Michelangelo Antonioni, se livrent à une réflexion sur leur discipline. Les œuvres sélectionnés jettent un jour nouveau sur leur matériel et, comme par agrandissement, font le zoom sur les propriétés d’un medium. Les œuvres bidimensionnelles comme les tableaux et les dessins jouent par exemple volontiers à créer des effets de profondeur, et donnent naissance à des formes hybrides entre la photographie, l’animation et la vidéo en développant ou en brisant une ligne narrative.

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