Il fait dimanche sur la mer!

Qu’est-ce qui attire les gens toujours autant à la mer ? Qu’espèrent-ils y trouver, y ressentir ? Cette attirance est intemporelle. Les artistes cherchent à capturer cette sensation — leur propre désir, mais aussi celui des autres.
Au XIXe siècle, Ostende s’est développée comme la « reine des stations balnéaires » et reste encore aujourd’hui, pour de nombreux Belges, le lieu où ils vont à la rencontre de la mer. Que ce soit par l’E40 ou à bord du plus long train IC du pays, toutes les routes mènent à Ostende. Dans cette ville au bord de la mer, le Mu.ZEE joue un rôle unique en se consacrant à l’art en Belgique de 1880 à demain.
L’exposition Il fait dimanche sur la mer ! ne se concentre pas uniquement sur l’image de la mer, mais explore surtout ce qu’elle signifie pour les êtres humains. La mer est relaxante et impressionnante. Elle apporte le calme, mais peut aussi nous submerger. Parfois, les artistes la capturent telle qu’elle est, à ciel ouvert. D’autres fois, ils l’évoquent de mémoire, sous forme d’images oniriques ou de symboles. La mer incite à la réflexion et à l’imagination.
Le poème Vers la mer, écrit par Émile Verhaeren en 1899, est l'une des principales sources d'inspiration de l'exposition. Ce fil rouge traverse toute l’exposition, reliant les débuts de la collection de Mu.ZEE – autour de 1880 – à des oeuvres contemporaines. D’artistes comme Ensor et Spilliaert à des noms contemporains comme Lili Dujourie.
L'œuvre de Dujourie Il fait dimanche sur la mer ! est nommée d'après un vers du poème « Vers la mer » d’Emile Verhaeren. Elle montre la mer telle qu'on la voit depuis un appartement avec « vue sur la mer » - un rêve pour beaucoup de gens. Sept écrans présentent chacun un jour de la semaine, capturé en vidéo. Que peut-on y voir ? C’est au visiteur de le décider lui-même, car chacun vit la mer à sa manière.
Le titre C’est dimanche sur la mer ! évoque une atmosphère joyeuse et accueillante – Stefan Zweig le traduisait même par la fête dominicale. Mais il peut aussi faire naître d’autres impressions, comme la lenteur ou le silence d’un dimanche. Ce que la mer signifie pour vous, vous le découvrirez au fil de l’exposition.
Le Mu.ZEE prend l’air
En janvier 2025, le Mu.ZEE a fermé pour trois ans son bâtiment emblématique de la Romestraat à Ostende, pour mener une rénovation en profondeur. Mais pendant cette parenthèse, le musée reste bien vivant : à Jabbeke (musée Permeke), à Knokke-Heist (Peiremuzee), et au-delà, avec des expositions à Amsterdam, Anvers, Drogenbos et Coxyde.
À Ostende, le Mu.ZEE prend ses quartiers, le temps des travaux, dans le majestueux bâtiment des galeries vénitiennes, conçu par Henri Maquet et construit entre 1900 et 1903. C’est là qu’il dévoile le meilleur de sa collection : l’art belge dans toute sa richesse, de 1880 jusqu’à demain. Sur la digue d’Ostende, face à la mer, une sélection d’œuvres de la collection du Mu.ZEE se déploie dans trois zones distinctes. La galerie accueille quatre expositions thématiques successives, dont C’est dimanche sur la mer ! inaugure le cycle. Dans la grande salle attenante, chaque présentation met en lumière une œuvre, un artiste, une archive ou un ensemble. À l’arrière, un dépôt vivant lève le voile sur les coulisses du musée et la richesse de sa collection. Une installation expérimentale y explore aussi, sur trois ans, l’effet de la lumière sur différents matériaux — une réflexion sur les présentations futures, en vue de la réouverture de Mu.ZEE en 2028.
Ce lieu temporaire bénéficie d’une scénographie entièrement nouvelle, pensée par Theo De Meyer, Laura Muyldermans et Yuichiro Onuma.