Rose, Rose, Rose à mes yeux. James Ensor et la nature morte en Belgique de 1830 à 1930.

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James Ensor, Rozen (Roses), 1892. Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België,Brussel. Foto : J. Geleyns.
 

Mu.ZEE organise l'exposition Rose, Rose, Rose à mes yeux - James Ensor et la nature morte en Belgique de 1830 à 1930 du 16.12.2023 au 14.04.2024. Cette exposition, organisée par le professeur Dr. Bart Verschaffel et Sabine Taevernier, se concentre pour la première fois exclusivement sur les natures mortes de James Ensor. Une cinquantaine d'œuvres issues de l'importante production d'Ensor dans ce domaine - des premières œuvres bourgeoises aux natures mortes « tourmentées des années 1890, en passant par les œuvres éthérées et oniriques de la dernière période - servent de colonne vertébrale et de référence pour présenter un aperçu des natures mortes en Belgique entre 1830 et 1930. Plusieurs peintres talentueux de ce siècle ont cherché à renouveler le genre, qui avait dégénéré en un genre décoratif tape-à-l'œil, dépourvu d'engagement artistique, tant sur le plan pictural qu'iconographique. Ensor illustre ici simultanément l'évolution générale et sa propre qualité exceptionnelle.

L'exposition propose d'abord un aperçu de la tradition décorative académique du XIXe siècle, de David De Noter à Frans Mortelmans, avec de nombreux peintres oubliés mais très compétents et très prospères en leur temps, tels que Jean Robie et Hubert Bellis. Une attention particulière est accordée à des femmes peintres complètement oubliées comme Alice Ronner et Georgette Meunier, ainsi qu'à la figure isolée d'Henri De Braekeleer. Vient ensuite une sélection de peintres qui, déjà dans la tradition acceptée du modernisme, se sont consacrés à la nature morte, tout en restant eux-mêmes dans les plaisirs du genre, comme Louis Thevenet. On y trouve également un certain nombre de peintres qui, comme Ensor, par leur approche picturale et leur construction de l'image, créent des images fortes et très distinctives, comme Leon Spilliaert, Gustave Van de Woestyne, Frits Van den Berghe et le beaucoup moins connu Walter Vaes. L'exposition se termine par des artistes qui font exploser l'espace pictural figé du "théâtre des choses" : Jean Brusselmans et René Magritte.

Une scénographie exceptionnellee
Pour Rose, rose, rose à mes yeux, la « dernière exposition » avant la rénovation prochaine du bâtiment du musée, une scénographie spéciale a été conçue par Kris Coremans et Guy Châtel (cabinet d’architectes ssa/xx) au sein de Mu.ZEE. Elle crée un avant-plan pour l'exposition tout en reléguant en coulisse les nombreux aspects spatiaux du bâtiment existant. La scénographie confronte l'ancien grand magasin qui abrite le Mu.ZEE au modèle du musée du 19e siècle. La structure en bois brut évoque les contours d'un musée classique avec une salle centrale et des galeries latérales. Les natures mortes exposées sont suspendues à des lambris de peuplier soyeux. Les conservateurs ont choisi d'accrocher les tableaux à proximité les uns à côté des autres, comme dans les musées du 19e siècle, afin de permettre au visiteur d'avoir un regard comparatif. La structure en bois plus élevée reste visible dans les registres supérieurs et inférieurs de la structure murale. La salle centrale dédiée à Ensor forme un sanctuaire, où le placage s’étend en continu sur tout le périmètre. Dans les galeries environnantes, où est exposée la vision décorative de la nature morte du 19e siècle, le placage est interrompu ici et là pour ouvrir des perspectives et des points de vue, redonnant ainsi au bâtiment existant du musée une présence visible. La salle consacrée au questionnement moderniste et à la problématique du genre de la « nature morte » s'écarte du rectangle conventionnel avec deux murs inclinés. Elle mène à l'épilogue où les peintures qui caractérisent la dissolution du genre sont exposées contre les murs blancs du musée.

L'exposition accueille des prêts provenant des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles et du Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers, du Musée des Beaux-Arts de Gand, du Musée d'Orsay à Paris, ainsi que de nombreuses institutions publiques et collections privées des Pays-Bas, de France, d'Allemagne, de Suisse, d'Autriche et de Monaco, entre autres.

L'exposition est accompagnée d'une publication en trois langues (Fonds Mercator, Bruxelles, 2023) qui, outre le catalogue des œuvres exposées, comprend des contributions sur l'importance de la nature morte dans l'œuvre de James Ensor et sur l'histoire de la nature morte en Belgique.

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