Vincent Meessen & Samson Kambalu. History Without A Past

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Foto : Steven Decroos
 

Mai 1968 évoque immédiatement les émeutes d’étudiants à Paris. Le mouvement s’étend toutefois bien au-delà de l’Hexagone et de l’Occident. Partout dans le monde, des manifestations éclatent, sorte d’appel polyphonique au changement. Une ‘révolution’ s’impose et les situationnistes sont les premiers à la revendiquer. Ce mouvement international d’avant-garde rejette en bloc la société de consommation et utilise toutes sortes de stratégies de propagande pour appeler à la révolution : manifestes, pamphlets, films, slogans, actions publiques... C’est l’approche de ce groupe d’agitateurs et son retentissement dans notre société actuelle que Vincent Meessen et Samson Kambalu mettent en scène dans leur exposition commune History Without A Past. Le germe de ce projet a été inconsciemment planté à la Biennale de Venise de 2015, à laquelle les deux plasticiens participaient avec des œuvres inspirées du situationnisme international.

 

Samson Kambalu est chercheur, auteur, cinéaste et surtout plasticien. Ses films et installations témoignent de son intérêt aigu pour le mélange et la confusion entre cultures et histoires. Vincent Meessen de son côté nourrit notre regard eurocentrique sur l’Histoire d’angles de vue nouveaux et pluriels. Ils déroulent dans History Without A Past des narratifs qui se situent en marge des grands évènements historiques. L’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Ce qui en subsiste n’est qu’une reconstruction colorée par la sélection et l’interprétation. La position de l’historien est au moins aussi déterminante que ce qu’il écrit. Le passé n’est pas quelque chose auquel nous avons tourné le dos. Nous sommes responsables de la manière dont nous l’interprétons. Les récits rassemblés ici sont généralement examinés séparément. Meessen et Kambalu nous invitent à naviguer dans le passé et à le relier à notre présent. Nous découvrons chemin faisant quelques personnages passionnants dont la portée est modifiée par le dialogue qu’ils établissent entre eux et avec nous les spectateurs.